Mon Nom Est Rouge - Orhan Pamuk

Publié le par Paul

Quatrième de couverture:

Istanbul, en cet hivers 1591, est sous la neige. Mais un cadavre, le crâne fracassé, nous parle depuis le puits où il a été jeté. Il connaît son assassin, de même que les raisons du meurtre dont il a été victime : un complot contre l'Empire ottoman, sa culture, ses traditions et sa peinture. Car le iniaturistes de l'atelier de Sultan, dont il faisait partie, sont chargé d'illustrer un livre à la manière italienne...

Mon nom est Rouge, roman polyphonique et foisonnant, nous plonge dans l'univers fascinant de l'Empire ottoman de la fin du XVI° siècle, et nous tient en haleine jusqu'à la dernière page par un extraordinaire suspense. Une subtile réflexion sur la confrontation entr Occident et Orient sous-tend cette trame policière, elle-même doublée d'une intrigue amoureuse, dans un réci parfaitement maîtrisé.

Un roman d'une force et d'une qualité rares.

 

Orhan Pamuk (Prix Nobel de littérature 2006), né en 1952 à Istanbul, nous livre avec Mon nom est Rouge en 1998, un magnifique roman (c'est du moins mon humble avis). Cette oeuvre, à l'origine policière, nous offre un délicat mélange de thriller, d'eau de rose, de drame et d'histoire de l'art. Une de ses plus grande forces est la multitude de ce qui se trouve entre les lignes de ces 750 pages. Etude culturelle de la confrontation Orient-Occident au travers des arts de l'époque (on ressent d'ailleurs la passion de l'auteur pour la matière, il hésita en effet à devenir peintre avant de se lancer dans l'écriture), étude de la psychologie humaine, des sentiments, (il m'arrivait parfois de m'arrêter sur une simple phrase, toute banale au milieu du reste, qui posait sur un sentiment connu ou observé mais indescriptible des mots d'une clarté lumineuse.).

Le récit est par ailleurs original, chaque chapitre étant conté par un narrateur différent, Orhan Pamuk va même jusqu'à faire parler des images, des personnages de miniature voire même une couleur : le Rouge (qui donne son nom au roman). Ce n'est pas cependant le récit halettant que pourait laisser augurer la quatrième de couverture, ceux qui ont soif de ces polars qui ne laissent pas le temps de reprendre souffle seront déçus. Certaines critiques l'ont d'ailleurs décrit comme une pâle copie du Nom de la rose d'Umberto Eco, je pense qu'en réalité le but (devrais-je plutôt dire les buts) est tout autre. Bien que la trame soit policière, elle n'est que le fil conducteur, le prétexte pour traiter de mutiples sujets bien loin du polar.

Pour résumer :

> Principales qualités : Originalié, apporte matière à réflexion (spirituelle et philosophique).

> Principaux défauts : le changement fréquent de narrateur peut à certains moments déboussoler et rend difficile de situer certains personnages, les longues disgressions sur la technique artistique ralentissent la progression de l'intrigue.

 

En conclusion voici une citation de l'auteur :

"J'ai passé ma vie à Istanbul, sur la rive européenne, dans les maisons donnant sur l'autre rive, l'Asie. Demeurer auprès de l'eau, en regardant la rive d'en face, l'autre continent, me rappelait sans cesse ma place dans le monde, et c'était bien. Et puis un jour, ils ont construit un pont qui joignait les deux rives du Bosphore. Lorsque je suis monté sur ce pont et que j'ai regardé le paysage, j'ai compris que c'était encore mieux, encore plus beau de voir les deux rives en même temps. J'ai saisi que le mieux était d'être un pont entre deux rives. S'adresser aux deux rives sans appartenir totalement à l'une ni à l'autre dévoilait le plus beau des paysages."

 

Voir l'article Orhan Pamuk sur Wikipédia

Publié dans Livres

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C
Faudra que je le lise celui là, tu m'a donné envie...
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P
Oui je te le conseille vivement.<br /> Donne moi tes impressions quand tu l'aura lu...